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Le blog de Juninho

Fin de carrière : bilans et états d'âme !

5 Janvier 2019 , Rédigé par Cédric Junillon Publié dans #Racketlon, #Retraite

Fin de carrière : bilans et états d'âme !

Bon, on vient de lancer 2019, avec le 1er tournoi de l'année en Thaïlande qui se joue bien évidemment sans moi, et je me disais qu’il était temps de mettre un terme à l'aspect « sportif » de ce blog avec un billet sur mes derniers Mondiaux fin août à domicile à Zürich, et ma retraite sportive dans la foulée.

Pour ce dernier défi après plusieurs pauses pour blessures, j’avais bien fait les choses en m’entraînant à fond pendant 8 mois : 4h de physique avec coach pour tenter de compenser le passage des années + 8h de jeu, soit 12h/semaine.
Ça n’a pas forcément l’air de grand-chose comme ça, 12h/semaine, et d'ailleurs beaucoup (surtout les plus jeunes) s'entraînent bien plus. Mais quand on a un travail prenant et qu’on rajoute le temps pour les trajets, la prise de RDV avec les entraîneurs/rares partenaires de qualité, le temps passé à faire son sac, ses douches, ses lessives (!), on arrive bien à 20h par semaine, et bien, il n’y a plus de temps pour grand-chose d’autre, autant dire qu’il faut sacrifier ses amis hors sport, les activités sociales, etc.

J’ai fait ça du mieux que je pouvais, et j’avais vraiment atteint un niveau dont je pouvais être fier, même si j’ai évidemment des regrets d’avoir craqué nerveusement lors du match qui m’aurait permis d’accéder en quarts, mon objectif de début de préparation qui était difficile mais jouable. C’était nouveau pour moi de jouer devant tant d’amis et même la famille, j’aurais dû prendre un coach mental en plus du coach physique pour gérer la pression que je me suis mise beaucoup tout seul !

Avec un très bon niveau de jeu, j’ai quand même eu la chance de finir sur une bonne note et de battre de quelques points un super adversaire (un jeune, depuis monté #7) pour mon dernier match et d’attraper la 9ème place, ce qui restera ma meilleure perf’ aux Mondiaux. Dans la foulée, ça m’a également fait monter à la 9ème place du classement mondial ce qui restera mon meilleur classement.

Au final, les lignes de mon palmarès international resteront :

#9 au classement FIR
#1 français 2010-2018
9ème aux mondiaux en simple 2018
7 podiums en catégorie Élite (3x 2ème, 4x 3ème)
2 titres en double Élite (*post-retraite : 1 titre de plus, et une 2ème place aux championnats du monde ! voir articles ultérieurs)
Pour ceux qui se demandent à quel point il y a de l’argent dans ce sport, si on enlève les prix en lots, mon prize money total aura été d’environ 600€ !

Mon plus grand regret aura été évidemment cette ignoble finale de Talence perdue dans des circonstances injustes après avoir eu 2 balles de match, ça me trottera toujours en tête… Heureusement, c’est mon poulain Arnaud Génin (qui devient désormais une des stars du circuit avec 2 victoires coup sur coup !) qui sera devenu depuis le 1er français à remporter un titre Élite, ça aura mis un peu de baume sur la plaie.
Je n’avais de toute façon pas le physique (toujours blessé et pas assez endurant) ni le mental (pas assez égoïste / méchant / tueur) pour faire beaucoup mieux que ce que j’ai fait, en ayant découvert le sport à 29 ans et n’étant pas étudiant / chômeur / branleur à plein temps. De toute façon, comme pour la majorité des gens du circuit, c'est autant une aventure humaine qu'une aventure sportive.

Les jours après l’arrêt, on fait la fête et on se permet les excès qu’on n’a pu faire pendant ces longs mois (sorties, alcool, meringues à la crème double…).
Les semaines après l’arrêt, dans mon cas, ça a plutôt été une petite période de dépression où on n’a plus trop de but ni de rythme, et qu’il faut trouver d’autres objectifs extra-sportifs tout en acceptant qu'il n'y a pas grand-chose d'aussi intense que l'adrénaline de la compétition. Même si j’avais déjà des plans, le changement s’est déjà fait dans la difficulté pour un sportif amateur comme moi, et on comprend bien que pour des pros qui eux faisaient ça non-stop depuis 30 ans, sont drogués à ces avalanches d'émotions fortes, n’ont jamais rien connu d’autre et n’ont quasiment pas d’amis en dehors, la retraite est un véritable saut dans le vide. Pas étonnant que beaucoup d’entre eux dépriment (Sampras qui se morfondait devant du poker en ligne) et que d’autres tentent de continuer dans le milieu comme entraîneur ou consultant (pour rester quelqu’un, pouvoir parler de ce qu’on connait, ne pas couper le cordon avec les gens qu’on fréquentait toute l’année…). D’autres se lancent dans une activité physique tout aussi extrême mais qui va mieux aux quadras, ce qui leur donne de nouveaux défis et a comme avantage d’éviter de devenir énorme (ex : Jalabert qui fait des IronMan).


Donc voilà, c’était sûrement mon dernier article sur le Racketlon sur ce blog (que j’avais déjà délaissé depuis 2 ans tellement je souhaitais être intransigeant sur la qualité), mais je n’exclue pas d’écrire à nouveau plus régulièrement sur d’autres thématiques : énergie, environnement, politique, culture… Si ça vous intéresse, n’hésitez pas à vous abonner !

Comme la FIR m’a demandé de participer à la communication de la fédération, j’écrirais peut-être encore quelques articles sur le sport pour eux, mais ce ne sera plus ici !

Au placard, La Momie !

Au placard, La Momie !

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P
Merci et bravo pour ton oeuvre La Momie. Tu nous as fait rêver. Outre les meringues à la crème double, tu peux rajouter papet vaudois (non vegan) !
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C
Merci Philippe, évidemment, je rajouterais bien volontiers un papet vaudois AVEC saucisse aux choux ! À bientôt !